A perdre la raison

Joachim Lafosse

Avec Emilie Dequenne, Niels Arestrup, Tahar Rahim

  • 2012
  • 1h54

Murielle et Mounir s’aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune
homme vit chez le Docteur Pinget, qui lui assure une vie matérielle aisée.
Quand Mounir et Murielle décident de se marier et d’avoir des enfants, la
dépendance du couple envers le médecin devient excessive. Murielle se
retrouve alors enfermée dans un climat affectif irrespirable

Nue propriété
puis Elève libre avaient déjà attiré l’attention sur le cinéma du jeune belge
Joachim Lafosse, tout en contenus implicites et ambiguïtés. A perdre la
raison devrait l’imposer désormais comme un des cinéastes les plus en vue du
moment. Il ne faudrait rien dire de l’argument du film, car sa beauté tient à la
longue incertitude de sa mise en place. Très habile, le cinéaste tient une note
de tension sur toutes ces scènes alors même que l’on a aucune idée de ce qui
nous attend, ni même du propos du film. Il y a du Chabrol dans l’art de Lafosse
d’allier critique sociale, analyse politique (le film est très fort sur l’histoire postcoloniale),
comédie de mœurs cruelle et suspense policier. Rejouant sur un
mode fusionnel leur relation œdipienne d’Un prophète, Tahar Rahim et Niels
Arestrup excellent. Mais c’est surtout le retour grandiose d’Emilie Dequenne,
treize ans après Rosetta, qui impressionne.

Prix d’interprétation féminine Sélection Un Certain Regard Cannes 2012