Dallas Buyers Club

Jean-Marc Vallée

Avec Matthew McConaughey, Jared Leto, Jennifer Garner

  • 2013
  • 1h57

L’histoire vraie de Ron Woodroof, un électricien qui a été diagnostiqué séropositif en 1986 et dont l’espérance de vie ne devait pas dépasser 6 mois. Frustré du manque d’options qui s’offrent à lui, il décide d’utiliser des drogues alternatives pour compenser sa douleur ; drogues qui seront plus tard autorisées par la loi.

Étrangement méconnue, l’histoire de Ron Woodroof est pourtant vraie. Au milieu des années 80, alors que l’Amérique apprenait la mort de Rock Hudson, ce Texan pur souche déjoua tous les diagnostics et resta sept ans en vie alors que les médecins ne lui donnaient qu’un mois. À travers le parcours édifiant d’un redneck homophobe qui a vaincu ses préjugés pour se réinventer en dealer philanthrope, le toujours étonnant Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y., Café de Flore) retrace la prise de conscience du pays tout entier face au virus. Là où de nombreux cinéastes seraient tombés dans le panneau du drame solennel « inspiré de faits réels », Le réalisateur a choisi l’option la plus courageuse : autoriser son film, malgré le poids du sujet, à fonctionner comme un divertissement décomplexé où l’humour a le droit de côtoyer la douleur et où les thèmes, aussi importants soient-ils, n’interdisent pas une mise en scène audacieuse. Lorsque l’émotion prend le dessus, l’impact est d’autant plus fort que Vallée a eu l’intelligence rare de ne jamais s’apitoyer sur ses personnages. De la même manière, Dallas Buyers Club ne met à aucun moment en avant la transformation physique subie par Matthew McConaughey et Jared Leto, qui permet aux deux acteurs de littéralement disparaître dans leurs rôles. Leurs performances, exceptionnelles, devraient leur permettre de rejoindre un autre club en février prochain, celui des nominés aux Oscars. (Première)