Fou d’amour

Philippe Ramos

Avec Melvil Poupaud, Dominique Blanc, Diane Rouxel

  • 2015
  • 1h47

1959. Coupable d’un double meurtre, un homme est guillotiné. Au fond du panier qui vient de l’accueillir, la tête du mort raconte : tout allait si bien ! Curé admiré, magnifique amant, son paradis terrestre ne semblait pas avoir de fin.
«À partir d’un contexte historique ou social, je cherche avant tout à creuser l’intimité des êtres humains, à mettre l’homme à nu, à peindre ses désirs, sa folie. En cela, je suis plus un «cinéaste portraitiste» qu’un cinéaste scrutateur de la société et des grandes problématiques qu’elle génère», explique Philippe Ramos, le réalisateur.

«Ce serait mal connaître l’œuvre de Philippe Ramos de s’attendre avec ce film sur un prêtre porté sur les plaisirs charnels à une version française de la série à succès des années 1980 « Les Oiseaux se cachent pour mourir ». Le fait d’avoir vu l’un ou l’autre des films du réalisateur, comme l’austère Capitaine Achab, ne nous a pourtant pas préparés à la nature étrangement viscérale de Fou d’amour, ou des mémoires d’outre-tombe passablement licencieux. Le parti pris narratif d’orchestrer le récit sous forme d’un long retour en arrière, raconté par la tête coupée du curé fautif, y apporte une touche délicieusement décadente. Car ce film méchamment jouissif est tout sauf un traité à connotations religieuses sur la tentation de la chair au sein du clergé. La faute et le péché n’y jouent qu’un rôle secondaire, alors que la quête des plaisirs sexuels gouverne l’emploi du temps de ce prêtre peu orthodoxe, qui a fait de l’hypocrisie un art. Il n’y a donc pas de quoi crier au scandale face à l’appétit gargantuesque en termes érotiques de l’homme en soutane. Mieux vaut en effet s’abandonner corps et âme aux égarements plaisants, dont le protagoniste a d’ores et déjà payé le prix très élevé dès le début du film.» (Critique Film)