Hedi, un vent de liberté

Employé par Peugeot, sur le point de se marier, le jeune Hedi, de Kairouan, quitte doucement sa route. Dans un hôtel, il rencontre une danseuse de spectacles pour touristes et s’éprend d’elle, sans rien en dire à sa mère et à son frère, qui dirigent toute la préparation de la noce.

Hedi signifie calme, mais ici, c’est le calme avant la tempête. Comme beaucoup de jeunes Tunisiens, Hedi subit les pesanteurs de la tradition tout en aspirant à plus de liberté. Mohamed Ben Attia fait de ses personnages les métaphores de la situation politique du pays, mais rien de théorique dans cette fiction, qui laisse la mélancolie s’insinuer au plus profonds des êtres qu’il filme avec la douceur du tâtonnement. Une atmosphère de mélancolie, joie et tension mêlées raconte la solitude, le bonheur peut- être possible et le conflit inévitable, la rébellion nécessaire. Aussi délicat que courageux, le film décrit une Tunisie qui, tout à la fois, aime sa jeunesse et l’étouffe à force de ne l’aimer qu’en la soumettant à la tradition.

Ours d’Argent du Meilleur acteur et Prix du Meilleur premier film Festival de Berlin.
Ce film est soutenu par l’Association Française des Cinémas Art et Essai (AFCAE)