Je ne suis pas un salaud

Emmanuel Finkiel

Avec Nicolas Duvauchelle, Mélanie Thierry, Maryne Cayon

  • 2015
  • 1h51

Lorsqu’il est violemment agressé dans la rue, Eddie désigne à tort Ahmed, coupable idéal qu’il avait aperçu quelques jours avant son agression. Alors que la machine judiciaire s’emballe pour Ahmed, Eddie tente de se relever auprès de sa femme et de son fils et grâce à un nouveau travail. Mais bientôt conscient de la gravité de son geste, Eddie va tout faire pour rétablir sa vérité. Quitte à tout perdre

«Le nouveau long d’Emmanuel Finkiel (Voyages, Nulle part terre promise) s’intéresse au quotidien de déprime des petits de notre société, broyés dans une urbanité grise, au plus bas de l’échelle sociale, sans diplôme et sans perspective possible, alors qu’on leur fait miroiter le changement, au gré de stages (scène d’ouverture, brillante d’ironie), qui pourront les remettre au centre de la sacro-sainte société de consommation qui intègre et exclut en son sein, suscitant envie, convoitise et jalousie. Armé jusqu’aux dents contre celle-ci, Finkiel utilise le drame et le thriller paranoïaque pour se faire écho du malaise social qui conduit peu à peu le personnage de Nicolas Duvauchelle, personnalité cassée, alcoolique, mais aussi héros raté d’un soir, qui va être victime d’une agression violente. Un drame qui va le faire basculer dans la révolte, l’irrationnel, et le mettre sur la corde raide. Fort de son casting bouleversant (Duvauchelle incarne, il ne joue pas, Mélanie Thierry, qui interprète son amie, est impressionnante de dignité), y compris dans les seconds rôles (Duvauchelle s’acharne à tort à envoyer en prison un jeune homme d’origine maghrébine totalement innocent, joué par le solide Driss Ramdi), Je ne suis pas un salaud suscite un malaise constant. La réalisation percute, accompagnée d’une musique et d’une ambiance anxiogènes.» (àVoiràLire)