Jojo Rabbit

Taika Waititi

Avec Roman Griffin Davis, Thomasin McKenzie, Scarlett Johansson, Sam Rockwell

  • 2019
  • 1h48

Jojo est un petit allemand solitaire. Sa vision du monde est mise à l’épreuve quand il découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur grenier. Avec la seule aide de son ami aussi grotesque qu’imaginaire, Adolf Hitler, Jojo va devoir faire face à son nationalisme aveugle.

L’humour comme réponse à l’absurdité (monstrueuse) du monde, voilà l’un des thèmes qui anime le cinéma de Taika Waititi, et qui est au coeur de son dernier film entre humour satirique et gravité, le réalisateur de Vampires en toute intimité et Thor Ragnarok nous livre une satire sur la victoire de l’enfance face à l’extrémisme nazi et son fanatisme cinglant. Taika Waititi a su s’imposer comme une voix nouvelle, dotée d’un humour noir ravageur et déjanté. Jojo n’a pas de père mais il s’est inventé un personnage de substitution, un pathétique pantin qui a les traits d’Adolf Hitler et que le petit garçon convoque lorsqu’il est en proie au doute. Ce Führer tourné en ridicule est incarné par le réalisateur lui-même. Se moquer d’Hitler, c’est avoir le dernier mot, explique Taika Waititi, qui inscrit son film dans la lignée du Dictateur (1940), de Chaplin, ou de To Be or Not to Be (1942), de Lubitsch. Il cherchait un ton décalé pour frapper les esprits contemporains, alors que l’époque voit resurgir des
mouvements populistes et d’extrême droite.