L’Abri

Fernand Melgar

  • 2014
  • 1h41

Un hiver au cœur d’un hébergement d’urgence pour sans-abris à Lausanne. À la porte de ce souterrain méconnu se déroule chaque soir le même rituel d’entrée qui donne lieu à des bousculades parfois violentes. Le personnel a la lourde tâche de « trier les pauvres » : femmes et enfants d’abord, hommes ensuite –de tous horizons, et de plus en plus d’Europe Alors que la capacité totale de l’abri est de 100 places, seuls 50 « élus » seront admis à l’intérieur et auront droit à un repas chaud et à un lit. Les autres savent que la nuit va être longue.

En France, on dénombre en 2013 au moins 141 500 sans-abri, dont 30.000 enfants début 2012, tandis que deux sans-domicile-fixe sur cinq sont des femmes. Un quart des sans-domicile ont un emploi.
La Fédération Nationale des associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS) et le SAMU Social de Paris, qui gère notamment le 115, numéro d’appel d’urgence, révèlent qu’au mois de novembre 2014, sur les 17 200 personnes qui ont sollicité le 115 pour un hébergement sur les 37 départements étudiés par la FNARS, 9 000 n’ont obtenu aucune prise en charge. Ils n’étaient que 4 300 dans cette situation en novembre 2013 sur les mêmes territoires, soit un doublement en un an du nombre de personnes ayant appelé le 115 sans obtenir de solution.
L’Union Européenne compte, elle, 4,1 millions de sans-abri quand plus de 11 millions de logements sont vacants, selon une enquête du Guardian.
A partir de l’exemple helvétique, L’ABRI révèle un mal-être universel qui touche toute l’Europe, tant au niveau de la capacité d’hébergement des sans-abri que, plus largement, du mal-logement. (Dissidenz Films)

Un film puissant et intelligent construit comme une métaphore de la Suisse mais aussi de notre société en général qui tente impitoyablement de nous tenir à l’écart de la misère du monde. Un chef-d’œuvre à ne pas manquer.» (Cahiers du Cinéma)