La Bonne réputation

Sofia, en bonne place dans la haute bourgeoisie locale en ce début des années 1980, mène une vie de luxe et d’oisiveté que permet la rente de la société de son mari, lui-même héritier. Lorsque la crise économique frappe, les affaires périclitent brutalement, et emportent avec elles son univers d’apparat déconnecté des réalités. Face à la réalité d’une chute imminente, elle fera tout pour sauver les apparences

Quelque part entre le cinéma de Todd Haynes et la série Desperate housewives, La Bonne réputation dépeint avec beaucoup d’élégance – et une pointe de cruauté – la vie de cette haute bourgeoisie aussi sûre d’elle qu’arrogante. Sous la sophistication de la mise en scène affleurent peu à peu les fêlures et les angoisses : alors que ces élites profitaient avec insolence de leur vie oisive et frivole, la crise les ramène brutalement à la réalité. La Bonne réputation prend alors des airs de tragicomédie dans laquelle le risque de déchéance sociale est vécu comme une humiliation : perdre la face semble plus grave encore que de tout perdre.