La Confession

Sous l’Occupation allemande, dans une petite ville française, l’arrivée d’un nouveau prêtre suscite l’intérêt de toutes les femmes… Barny, jeune femme communiste et athée, ne saurait cependant être plus indifférente. Poussée par la curiosité, la jeune sceptique se rend à l’église dans le but de défier cet abbé : Léon Morin. Habituellement si sûre d’elle, Barny va pourtant être déstabilisée par ce jeune prêtre, aussi séduisant qu’intelligent. Intriguée, elle se prend au jeu de leurs échanges, au point de remettre en question ses certitudes les plus profondes. Barny ne succomberait-elle pas au charme du jeune prêtre ?

Après l’excellent thriller Made in France, Nicolas Boukhrief confirme la pente ascendante sur laquelle il a engagé son cinéma avec cette remarquable Confession, adaptation de Léon Morin prêtre de Béatrix Beck, 55 ans après celle de Jean-Pierre Melville. Romain Duris remplace de fort belle manière Jean-Paul Belmondo dans cette histoire d’un prêtre dont l’arrivée dans un petit village français en pleine Occupation va bouleverser la vie d’une jeune femme communiste dont le mari est prisonnier de guerre en Allemagne. Projet sur lequel on n’attendait pas forcément son réalisateur, La Confession illustre pourtant à merveille le virage heureux pris par la carrière de Bouhkrief depuis Gardien de l’ordre. Il trouve là sa propre musique, mettant ses années de critique et de réflexion sur le cinéma au service de la narration et de ses personnages. Au-delà des qualités intrinsèques de cette histoire d’amour impossible d’une richesse thématique rare, La Confession est une magnifique proposition de cinéma qui synthétise merveilleusement deux tendances distinctes du cinéma français. Le film d’auteur parfaitement assumé travers la densité littéraire du texte, et la sensibilité populaire d’une mise en scène intuitive qui indexe l’expression des émotions des personnages dans la force de son point de vue. Nicolas Boukhrief signe ici son meilleur film.