Le Président

Mohsen Makhmalbaf

Avec Dachi Orvelashvili, Misha Gomiashvili, Guja Burduli

  • 2014
  • 1h59

Le Président et sa famille dirigent leur pays d’une main de fer, profitant d’une vie luxueuse pendant que ses sujets vivent dans la misère. Du jour au lendemain, un violent coup d’état met fin à cette dictature et le Président devient l’homme le plus recherché du pays. Avec son petit-fils de 5 ans, il tente alors de rejoindre la mer où un navire les attend pour les mettre hors de danger. Grimés en musiciens de rue, ils se retrouvent confrontés à la souffrance et à la haine que le Président a suscité

Le Président marque le retour du réalisateur iranien exilé à Londres depuis des années. C’est une fable sur la violence qui appelle la violence. Inspiré du Printemps arabe, qui a fait tomber les régimes de Ben Ali, Kadhafi et Moubarak, non sans enclencher une spirale d’atrocités dramatiques, le film montre un féroce dictateur en fuite contraint de réfugier parmi ceux-là mêmes qu’il a fait emprisonner et torturer. Makhmalbaf situe sa métaphore du pouvoir, et d’une difficile mais possible réconciliation, dans un pays du Caucase musulman non identifié. Le film, qui a parfois le ton d’un conte (il est fait allusion à La Vie est belle de Roberto Benigni), parfois un ton cruellement réaliste, conserve aussi la puissance symbolique de beaucoup d’autres de ses œuvres centrées sur l’identité du peuple iranien, comme son vigoureux Kandahar.