Les Derniers jours d’une ville

Tamer El Said

Avec Khalid Abdalla, Hanan Youssef, Bassem Fayad

  • 2017
  • 1h58

Dans la splendeur en déclin du centre-ville du Caire, Khalid, un réalisateur de 35 ans, tente de capturer dans son film le souffle de la ville, tandis qu’autour de lui rêves et immeubles tombent en poussière. Avec l’aide de ses amis qui filment leur vie et lui envoient leurs vidéos de Beyrouth, Bagdad et Berlin, il trouve la force de faire face à la dureté et la beauté de l’existence. Les Derniers jours d’une ville porte en lui la mélancolie d’un requiem.

Fin 2008, deux ans avant le mouvement protestataire qui allait gagner le pays, le réalisateur égyptien Tamer El Said a commencé à filmer la ville du Caire, déjà étouffée par l’autorité du régime d’Hosni Moubarak depuis plus de 30 ans. Ce n’est donc pas un hasard si nous croisons dans son premier long-métrage un autre réalisateur hésitant, aussi perdu dans le montage de son film que dans sa propre vie : sa mère est hospitalisée en phase terminale, celle qu’il aime se prépare à quitter le pays et lui-même cherche un appartement dans une ville encombrée et chaotique. De Beyrouth, Bagdad et Berlin lui parviennent des images qui disent aussi les divisions d’un monde arabe en pleine errance ou décomposition. Quelle fonction le cinéma peut-il alors donner ? Et quelle place définir entre deux mouvements interférents : celui qui s’intensifie dans les rues de la capitale égyptienne et celui, plus intérieur, de Khalid ? Le premier long-métrage de Tamer El Said répond à cette question par d’autres questions. Quels sont les derniers jours de la ville évoqués par le titre ? Sont-ce ceux de la ville telle que nous la connaissons ou ceux de Khalid avant qu’il ne s’en éloigne ? Sommes-nous à la veille d’un hypothétique renouveau ou déjà engagés dans un processus apocalyptique de dissolution de la société civile ?

Ce film est soutenu par le GNCR (Groupement National des Cinémas de Recherche)