Loving

Jeff Nichols

Avec Joel Edgerton, Ruth Negga, Marton Csokas

  • 2017
  • 2h03

Mildred et Richard Loving s’aiment et décident de se marier. Rien de plus naturel – sauf qu’il est blanc et qu’elle est noire dans l’Amérique ségrégationniste de 1958. L’État de Virginie où les Loving ont décidé de s’installer les poursuit en justice : le couple est condamné à une peine de prison, avec suspension de la sentence à condition qu’il quitte l’État. Considérant qu’il s’agit d’une violation de leurs droits civiques, Richard et Mildred portent leur affaire devant les tribunaux…

Jeff Nichols évite les écueils du film militant tiré d’une histoire vraie pour créer une œuvre intimiste, qui laisse un peu hors-champ l’agitation du monde et se concentre sur les visages et les regards. Belle idée de cinéma que de s’attacher principalement à l’évidence de l’amour, en laissant les sentiments advenir, tenaces, envers et contre tout. Loving confirme l’ambition et le talent de ce cinéaste indépendant et créatif.

« Si Loving apparaît comme le film de Nichols le plus classique à ce jour, c’est peut-être une question de respect. De sensibilité. Tout au long des épreuves du couple, de la description attachante et quotidienne de leur entourage, melting-pot prolo d’un coin de campagne, on a l’intuition que le cinéaste retient les effets de mise en scène trop visibles, les démonstrations de virtuosité. Qu’il évite ce qui pourrait faire écran entre le spectateur et des personnages simples, dignes et limpides. Ce qui pourrait nous faire oublier la réalité ordinaire et insidieuse de la ségrégation. Tout, ici, est au service d’une histoire d’autant plus grande qu’elle se développe dans les détails minuscules, intimes et touchants d’un amour au long cours, en butte à la bêtise et à la violence du monde, puis à la médiatisation. Ni militants, ni porte-drapeaux, les Loving sont à l’image du film : discrets, et profondément humains. » (Télérama)

Sélection Compétition Officielle Festival de Cannes 2016