Opération Correa

Pierre Carles

  • 2015
  • 1h24

Réalisé en deux parties (Les Ânes ont soif et On a mal à la dette), le film s’intéresse au “miracle équatorien” et à la découverte d’un homme, pourtant formé à l’économie « traditionnelle » occidentale, qui a décidé de battre en brèche le célèbre « There Is No Alternative » [il n’y a pas d’alternative] à la mondialisation capitaliste et aux mesures d’austérité. Résultats : le taux de chômage de l’Equateur est aujourd’hui de 4%, sa dette publique représente 21% de son PIB et le taux d’extrême pauvreté est passé de 16,9% à 8,6%. Existerait-il alors des alternatives sociales, économiques, politiques et humaines au néolibéralisme et aux cures d’austérité ? Peu de grands médias français — à l’exception du Monde diplomatique et de quelques journaux de
presse écrite — n’ont prêté attention à la visite du président équatorien en France. Aucune chaîne de télévision ni radio nationale n’a repris le message qu’il souhaitait adresser aux populations européennes : ne faites pas la folie de vous plier aux injonctions des banques, regardez comment l’austérité qu’elles vous infligent aujourd’hui a failli ruiner notre pays par le passé, et comment nous nous en sommes relevés en faisant tout le contraire.

Dans ce film, Pierre Carles et son équipe poursuivent leur critique radicale des médias. Ils se proposent à présent d’explorer la question du traitement de l’hérésie équatorienne dans la presse française. Il s’agira bien sûr de confronter la chefferie éditoriale à ses choix idéologiques, et de comprendre par quel enchantement l’impasse borgne et insalubre du monétarisme européen se présente à elle comme un horizon indépassable. L’alternative qui se joue là-bas est-elle un simple mirage ou alors un modèle susceptible d’allumer quelques flammèches à notre horizon ?