Que viva Eisenstein !

Peter Greenaway

Avec Elmer Bäck, Luis Alberti, Maya Zapata

  • 2015
  • 1h45

En 1931, fraîchement éconduit par Hollywood et sommé de rentrer en URSS, le cinéaste Sergueï Eisenstein se rend à Guanajuato, au Mexique, pour y tourner son nouveau film, Que Viva Mexico ! Chaperonné par son guide Palomino Cañedo, il se brûle au contact d’Éros et de Thanatos. Son génie créatif s’en trouve exacerbé et son intimité fortement troublée.Confronté aux désirs et aux peurs inhérents à l’amour, au sexe et à la mort, Eisenstein vit à Guanajuato dix jours passionnés qui vont contribuer à façonner le reste de sa carrière.

Cinéaste esthète, Peter Greenaway a souvent filmé des artistes, réels ou non, et leurs pulsions, que celles-ci soient artistiques ou sexuelles. Avec Eisenstein, il s’attache pour la première fois à un réalisateur, mais surtout un cinéaste qui, comme lui, a fait preuve d’une passion folle pour l’image et le montage. Eisenstein n’est-il pas considéré comme le père de la grammaire cinématographique contemporaine ? De son côté, on réduit souvent Greenaway à un âge d’or remontant aux années 80/90. C’est oublier qu’il continue depuis son travail de recherche picturale dans des projets multimédias, certes souvent inédits chez nous, mais témoignant d’une volonté ludique de trouver une forme toujours renouvelée de faire du cinéma. Il fallait bien un auteur aussi inventif visuellement pour tenter de rendre hommage au maître russe. La richesse visuelle de Que Viva Eisenstein! ne surprendra peut-être pas les habitués du cinéaste (qui est cette fois un peu plus sage que dans le foisonnant The Tulse Luper Suitcases, par exemple), mais cueillera ceux qui, on l’espère, le redécouvriront.