Sami, une jeunesse en Laponie

Amanda Kernell

Avec Lene Cecilia Sparrok, Hanna Alström, Mia Erika Sparrok

  • 2017
  • 1h51

Une vieille dame accompagne son fils en Laponie, terre de ses origines, au nord de la Suède, pour l’enterrement de sa soeur. Elle n’a aucune envie de renouer avec sa famille et sa communauté, qu’elle a quittées très jeune. Les souvenirs des humiliations subies, adolescente, lui reviennent en mémoire. Après avoir changé d’identité pour échapper à un destin trop étroit, le rejet de ses origines lui apparaît soudain comme un mensonge à elle-même.

Pour son premier long-métrage, la jeune réalisatrice Amanda Kernell choisit de soulever un pan obscur de l’Histoire de son pays en déroulant sans badiner le parcours difficile et courageux d’une jeune femme qui choisit de renoncer à son identité culturelle au profit de son identité personnelle. Un film d’apprentissage intense, précis, qui dévoile une page peu connue de l’histoire du colonialisme suédois, fait de discrimination et de contrôle de la pureté raciale (la scène où la jeune héroïne doit se soumettre à un examen des mensurations de son corps est l’une des plus dérangeantes du film) qui s’interroge sur les liens familiaux et démontre que l’attachement aux racines n’est pas automatique. Amanda Kernell ne se contente pas de nous faire don d’une réflexion bouleversante sur un colonialisme méconnu. Elle en profite pour clamer son admiration pour ceux qui ont l’incroyable capacité de couper tout contact avec leur culture et leur histoire.

Prix LUX du Cinéma 2017 décerné par le Parlement Européen