Un poison violent

Katell Quillévéré

Avec Clara Augarde, Lio, Michel Galabru

  • 2010
  • 1h32

Anna, une adolescente de 14 ans, quitte l’internat et rejoint son village. Elle doit profiter des vacances pour faire sa confirmation, dernière étape dans son engagement catholique. A son arrivée, elle découvre que son père vient de quitter la maison. Sa mère, effondrée par cet abandon, trouve refuge auprès d’un prêtre et ami d’enfance. Anna se raccroche à son grand père, qu’elle adore. Elle se rapproche aussi de Pierre, un adolescent libre et solaire, qui se soucie peu de Dieu. Mais la naissance de son désir pour ce garçon la fait vaciller. Une part secrète d’elle-même cherche à se donner corps et âme, à Dieu où à quelque chose d’autre…

L’adolescence nourrit abondamment le jeune cinéma français actuel (Naissance des pieuvres, Stella, Et toi t’es sur qui ?). Mais Katell Quillévéré réussit à faire entendre sa petite musique singulière. Et à nous faire vivre les tourments intérieurs de son héroïne en totale empathie avec elle. Elle filme le désir et l’apprentissage de la découverte de son corps vécue par son héroïne de front, sans se réfugier dans la facilité de l’ellipse. Son cinéma a ce talent d’être à la fois physique et cérébral. A l’instar de Maurice Pialat, elle a cette capacité à saisir le naturel des sentiments et du quotidien. Et son œil (déjà) affûté de réalisatrice révèle, au côté des excellents Lio, Thierry Neuvic et Michel Galabru, une jeune comédienne dont on entendra longtemps parler.

Sélection Quinzaine des Réalisateurs Festival de Cannes 2010