Au revoir là-haut

Albert Dupontel

Avec Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry

  • 2017
  • 1h55

Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l’un dessinateur de génie, l’autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l’entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire

Toujours plus imprévisible et audacieux, Albert Dupontel nous revient avec l’adaptation d’Au-Revoir Là-Haut, fresque exubérante et baroque de la Première guerre mondiale écrite par Pierre Lemaitre, prix Goncourt de 2013. Alors que le réalisateur se frotte ici pour la première fois au difficile exercice de la reconstitution historique, il trouve un terrain de jeu à la hauteur de sa foisonnante créativité et s’en donne à coeur joie, avec une euphorisante énergie. Il confirme ainsi qu’il est probablement le cinéaste français le plus ambitieux visuellement, capable de convoquer aussi bien Tex Avery que Buster Keaton, ou des explosions de couleurs Lynchéennes. Cette multiplicité des tons se retrouve jusque dans l’interprétation ou, signe de la maîtrise et de la malice de son chef d’orchestre, le film parvient à faire cohabiter des comédiens au jeu foncièrement différent, voire contradictoire. Et par miracle, la veulerie chaloupée de Lafitte, la bonhommie contrariée de Dupontel, la tension hallucinée de l’impressionnant Nahuel Pérez Biscayart, et la rouerie dominatrice d’Arestrup forment un orchestre de la dissonance absolument fascinant, parfaitement soutenu par la musique protéiforme de Christophe Julien.