Conte d’automne

ERIC ROHMER

Avec Béatrice Romand, Marie Rivière, Alain Libolt

  • 1998
  • 1h50

Le dernier «conte des quatre saisons» est bâti autour d’une espiègle galanterie de Pygmalion. Elle consiste à faire jouer à deux dames le genre d’intrigue que le cinéaste réserve d’habitude aux jouvencelles. L’argument est digne d’une cour de lycée : Isabelle cherche à caser sa copine Magali, qui assure n’avoir besoin de personne. Mais, cette fois, la saison du titre est aussi une saison de la vie. Béatrice Romand et Marie Rivière affichent leur maturité et en jouent diaboliquement.

Comme souvent chez Rohmer, c’est un péché d’orgueil qui fonde l’histoire. Isabelle choisit seule et en cachette l’homme qu’elle destine à Magali. La petite annonce qu’elle passe et la rencontre qui s’ensuit portent le récit à des sommets de burlesque pervers. Film de retrouvailles (du cinéaste avec ses actrices) autant que d’adieu (c’est la fin de la série), Conte d’automne égrène de subtiles notes mélancoliques, furtives comme cette réplique : «Les vendanges sont finies.»