Réparer les vivants

Katell Quillévéré

Avec Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Anne Dorval

  • 2016
  • 1h43

Tout commence au petit jour dans une mer déchaînée avec trois jeunes surfeurs. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, c’est l’accident. Désormais suspendue aux machines dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n’est plus qu’un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie

Au-delà de ce compte à rebours, le film émeut en abordant avec délicatesse et sensibilité des questions tragiques et intimes, comme le faisait le roman de Maylis de Kerangal dont il est l’adaptation. La cinéaste réussit le mariage complexe entre la description au scalpel de ces situations quotidiennes et de vraies envolées lyriques et romanesques. Elle fait audacieusement cohabiter l’onirique et le concret, la beauté de l’espoir et la dureté du quotidien. Le tout avec une douceur inouïe dans la conduite du récit et dans la direction d’acteurs. Qu’ils incarnent les parents du jeune homme, les malades en attente d’une greffe, leurs proches ou les médecins passeurs de (sur) vie, tous sont au diapason de la bouleversante orchestration de Katell Quillévéré, magnifique ode d’amour à ceux qui côtoient en permanence la mort en essayant en effet de réparer au mieux les vivants.