Silvio et les autres

Paolo Sorrentino

Avec Toni Servillo, Elena Sofia Ricci, Riccardo Scamarcio

  • 2018
  • 2h38

Il a habité nos imaginaires par la puissance de son empire médiatique, son ascension fulgurante et sa capacité à survivre aux revers politiques et aux déboires judiciaires. Il a incarné pendant vingt ans le laboratoire de l’Europe et le triomphe absolu du modèle libéral après la chute du communisme. Entre déclin et intimité impossible, Silvio Berlusconi incarne une époque qui se cherche, désespérée d’être vide.

«Le pays de Dante, Michel Ange, Raphaël, Garibaldi, Pasolini celui dont les civilisations successives, dont les oeuvres artistiques ont rayonné sur toute l’Europe et bien au-delà est désormais gangréné par la bande de pathétiques bouffons d’extrême-droite du gouvernement Salvini ! Comment en est-on arrivé là ? Une partie de la réponse est peutêtre dans le film fleuve et choc, foisonnant, ébahissant de Paolo Sorrentino, qui revient sur un personnage clé de la vie politique italienne des dernières décennies : l’ineffable Silvio Berlusconi, celui qui fut un modèle pour Trump, autre magnat de la presse arrivé au pouvoir. Car c’est bien cet entrepreneur en bâtiment, ce magnat des médias passé en politique dans les années 90 qui a considérablement transformé le rapport au pouvoir des Italiens, imposant sa richesse décomplexée et son goût immodéré pour le luxe et les femmes, banalisant le culte de l’argent facile, la corruption et la prostitution déguisée. Dix ans après Il Divo, Sorrentino revient au film politique avec ce biopic fleuve sur Berlusconi, inévitablement incarné par Toni Servillo. Il renoue avec son style pop, ses images léchées et son goût pour les bandes originales populaires, gorgées de hits, puisqu’ici, c’est le King of my castle de Wamdue Project qui nous accompagne dans cette virée politiquement incorrecte dans la vie de luxe et de débauche du nabab italien.» (Utopia)