The Square

Ruben Östlund

Avec Claes Bang, Elisabeth Moss, Dominic West

  • 2017
  • 2h22

Christian est un père divorcé qui aime consacrer du temps à ses deux enfants. Conservateur apprécié d’un musée d’art contemporain, il fait aussi partie de ces gens qui roulent en voiture électrique et soutiennent les grandes causes humanitaires. Il prépare sa prochaine exposition, intitulée The Square, autour d’une installation incitant les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Mais il est parfois difficile de vivre en accord avec ses valeurs : quand Christian se fait voler son téléphone portable, sa réaction ne l’honore guère

Au même moment, l’agence de communication du musée lance une campagne surprenante pour The Square : l’accueil est totalement inattendu et plonge Christian dans une crise existentielle. Nouvel espoir du cinéma suédois, Rüben Ostlund avait marqué les esprits avec Snow Therapy, radioscopie mordante d’un couple en déliquescence, sur fond de vacances au ski dans les Alpes. Il revient avec une satire grinçante sur le monde contemporain, qui évoque à la fois Michael Haneke et Paolo Sorrentino. Provoquer, mettre mal à l’aise est un de ses points forts, qu’on retrouve à de nombreuses reprises dans cette critique de l’European way of life, qui se complaît dans un cadre propice au bonheur et à l’altruisme, mais où ne sévissent qu’égoïsme et repli sur soi. Moraliste, Rüben Ostlund l’est assurément, à la manière du Michael Haneke de Code inconnu ou de Caché. Mais il se montre formellement audacieux, à l’instar de la scène du dîner de gala perturbé par un performeur se comportant comme un chimpanzé, à la fois irruption de la bestialité dans l’univers policé de la haute bourgeoisie et petit théâtre de cruauté, aussi dérangeante que chez Bunuel ou Lars von Trier.

Palme d’Or Festival de Cannes 2017
Ce film est soutenu par l’AFCAE (Association Française des Cinémas Art et Essai)