Yomeddine

A. B. Shawky

Avec Rady Gamal, Ahmed Abdelhafiz, Shahira Fahmy

  • 2018
  • 1h37

Beshay, lépreux aujourd’hui guéri, n’avait jamais quitté depuis l’enfance sa léproserie, dans le désert égyptien. Après la disparition de son épouse, il décide pour la première fois de partir à la recherche de ses racines, ses pauvres possessions entassées sur une charrette tirée par son âne. Vite rejoint par un orphelin nubien qu’il a pris sous son aile, il va traverser l’Egypte et affronter ainsi le Monde avec ses maux et ses instants de grâce dans la quête d’une famille, d’un foyer, d’un peu d’humanité

L’enfer du cinéma est souvent pavé de bonnes intentions et on pourrait redouter un drame édifiant sur la condition des lépreux en Egypte. Mais le 1er film du jeune réalisateur A.B. Shawky repousse le misérabilisme pour raconter une belle aventure humaine qui questionne le spectateur sur l’acceptation de la différence et la nécessité de se trouver un foyer et une famille. Ce road-movie qui utilise tous les moyens de transport possibles – à pied, à dos d’âne, en camion, en train – permet de traverser l’Egypte qui ne se résume pas aux nantis du Caire et aux pyramides pour touristes, et où chacun tente de survivre, parfois en volant son prochain Ce sont même les plus miséreux qui apportent de l’aide aux deux héros jetés sur la route – très belle scène où les compagnons d’infortune racontent avec pudeur leur histoire personnelle au coin du feu. Et qu’importe si le fil est parfois inégal, le charisme de son acteur principal et son regard empli de dignité ne vous lâcheront pas.

Sélection Compétition Officielle Festival de Cannes 2018